Retrouvez les autres ateliers des assises de l’esport :
- 2e atelier : Mixité, accessibilité et lien social.
- 3e atelier : Formation et statut de joueur de haut-niveau
- 4e atelier : Le développement de l’esport et de ses métiers
Le premier atelier des Assises de l’Esport s’est tenu le 20 février 2019, organisé conjointement par la Direction Générale des Entreprises et la Direction des Sports, en partenariat avec France Esports.
Ce rendez-vous a permis la mise en place d’échanges riches entre les acteurs de l’esport, du sport et ceux de la fonction publique autour de deux thèmes : La structuration de l’esport amateur et l’éthique dans l’esport.
Quels outils déployés au soutien de la structuration de l’écosystème amateur ?
La première table ronde animée par Stéphan Euthine a permis de réunir Yannick Agnel (directeur sportif chez MCES), Aymeric Lesné (fondateur de 3 Hit Combo), El Mustapha Belgsir (Vice-président de la Communauté Urbaine de Grand Poitiers) et Guillaume Rambourg (directeur général Riot Games France).
Les participants ont échangé leurs expériences concernant l’esport à un niveau amateur et associatif en mettant en exergue quelques points importants concernant le secteur. Si l’esport trouve de nombreux points d’accord avec le secteur sportif, il possède cependant quelques spécificités notamment concernant la protection de la propriété intellectuelle ou l’implication inégale des pouvoirs publics locaux sur le territoire.
Si plusieurs collectivités territoriales, comme par exemple celle de Grand Poitiers, ont décidé de supporter le secteur depuis de nombreuses années, d’autres n’ont pas le même intérêt et ont parfois du mal à s’investir en raison notamment d’une méconnaissance du milieu ou encore de l’absence d’événement esportif emblématique comme l’est la Gamers Assembly à Poitiers. L’identification difficile des structures esportives locales (organisatrices ou compétitrices) est à ce titre un frein pour ces dernières pour obtenir le soutien des différentes administrations. France Esports peut permettre de faciliter ce lien entre les acteurs par la mise en place d’un réseau régional qui devrait structurer l’écosystème.
Quelle régulation éthique de l’esport ?
Animée par Nicolas Besombes, cette seconde table ronde a ouvert le dialogue entre Vincent Marty (Managing Director ESL France), Grégory Berthou (Responsable du développement des activités de normalisation volontaire dans le secteur du sport, des loisirs et du tourisme au sein de l’Association Française de NORmalisation), Jean-Maurice Dradem (Conseiller Technique et Pédagogique Supérieur de la Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale et Conseiller Interrégional AntiDopage) et Marie-Céline Courtet (Directeur du pôle Administration et Finances du Comité National Olympique et Sportif Français).
Les discussions se sont ouvertes autour de la notion d’intégrité et la définition de ce qu’est la triche. Elle peut être multiple et a parfois des buts contradictoires : tricher pour gagner, comme c’est le cas avec le dopage (cognitif ou électronique), tricher pour perdre dans l’objectif d’exploiter les gains des paris sportifs et enfin tricher en organisant une compétition sportive, ce qui peut s’apparenter à de la corruption. Parmi les autres façons de tricher pour gagner, l’esport possède sa singularité avec sa variante électronique. En effet, les compétitions dépendantes d’outils informatiques, il est possible d’installer des logiciels illégaux permettant d’accroitre fictivement ses compétences.
Si le milieu du sport possède bien des dérives, l’esport semble malheureusement suivre le même chemin. Rares sont les données sur les phénomènes de triche, mais les témoignages de plus en plus nombreux de joueurs de haut-niveau ne laisse pas place aux doutes. Parmi les initiatives européennes qui proposent une solution, l’Esports Integrity Coalition (ESIC) qui promeut l’éthique et l’intégrité des compétitions esportives a été créée en 2015. Proposant aux organisateurs partenaires des outils pour lutter contre la triche, le matchfixing et la corruption, cet organisme indépendant offre à ce jour l’un des dispositifs les plus aboutis. Le milieu sportif a également développé de nombreux dispositifs dont l’esport pourrait s’inspirer, notamment lors des compétitions en présentiel (offline). L’Agence Française de Lutte contre le Dopage (AFLD) est ainsi susceptible d’intervenir sur n’importe quelle compétition esportive.
Dans le cadre d’une structuration plus étendue de l’esport, il sera donc intéressant de développer des « normes » claires pour garantir l’éthique et l’intégrité du secteur.